Horlogerie et automobile : deux univers à la croisée des chemins

Heuer, chronométreur historique du sport automobile

Les convergences entre le monde de l’automobile et l’univers horloger sont nombreuses. Elles résultent d’une histoire riche, conjuguée à une quête incessante d’innovation.

Tout passionné d’automobile se retrouve indubitablement attiré par l’horlogerie. Et réciproquement. Un constat rarement démenti qui s’explique par la multitude de liens qui unissent ces deux mondes envoûtants.

Quand l’automobile et l’horlogerie se rencontrent

Il faut dire que ces deux univers ont su se rendre mutuellement service. Et ce, dès la fin du XIXème siècle. Durant l’année 1899, le pilote français Gaston de Chasseloup-Laubat et le belge Camille Jenatzy se tirent la bourre pour repousser à six reprises le record du monde de vitesse. Chronométré sur 1 kilomètre, c’est finalement le belge qui a raison du français en franchissant pour la première fois la barre symbolique des 100 km/h, bien aidé par sa « Jamais Contente ». Une remarquable voiture électrique en forme de fusée, aujourd’hui visible à Compiègne, dans l’Oise. N’est-ce pas là la première rencontre de l’automobile avec le temps et donc l’horlogerie ?

Cette relation s’affirme ensuite avec l’intégration du tachymètre, cet instrument mesurant la vitesse, dans les automobiles. Une nouveauté que l’on doit à l’horloger Edmond Jaeger, la Première Guerre Mondiale tout juste déclenchée. Ce dernier se fera connaître un peu plus tard grâce à sa collaboration avec le suisse Jacques-David LeCoultre qui donna naissance en 1937 à la manufacture Jaeger-LeCoultre, véritable joyau de l’horlogerie aujourd’hui.

L’omniprésence de l’horlogerie dans le sport automobile

Heuer horloger et chronométreur attitré de Ferrari

1972, Fiorano : Centigraph Le Mans en action lors d’une séance d’essai de la Ferrari 312PB menée par Jacky Ickx et son fameux casque noir. Cet instrument ultra moderne est alors capable de mesurer des temps avec une précision d’un millième de seconde. © OTD

Le sport automobile s’est par la suite rapidement ouvert aux grandes maisons horlogères. Une a tout particulièrement investi les paddocks. Il s’agit de Heuer, qu’il sera intéressant d’étudier ultérieurement. Le vénérable horloger suisse a longtemps été chronométreur officiel de la Formule 1. Il fut également associé à la Scuderia Ferrari dans les années 70 en lui fournissant du matériel de haute performance, avant de soutenir l’écurie McLaren dès son rachat par TAG en 1985, donnant sa dénomination actuelle à la manufacture.

Des partenariats aujourd’hui largement généralisés. TAG Heuer toujours, privilégie ainsi la touche british en faisant de Lewis Hamilton et de Jenson Button, deux de ses ambassadeurs de choix. La discipline reine qui a d’ailleurs transformé ses acteurs en véritables égéries horlogères. Michael Schumacher et Mark Webber ont par exemple associé leur nom à différents chronographes Audemars Piguet pour le premier et Oris pour le second. Quant à Felipe Massa, récemment rejoint par Sebastien Loeb, il vante la solidité des montres ultramodernes Richard Mille. Sebastian Vettel, le maître incontesté du plateau de ces dernières années, n’est pas en reste mais se montre plus sobre que ses adversaires en arborant une bien terne Casio Edifice…

Enfin, à l’image de ce qui peut se faire dans le monde de la voile avec la Panerai Classic Yachts Challenge, le marketing pousse certaines marques à prêter leur emblème à diverses compétitions. Le Lamborghini Blancpain Super Trofeo en est un parfait exemple. S’affrontent dans ce cadre d’impressionnantes Lamborghini Gallardo LP570-4, toutes sponsorisées par Blancpain, emblématique marque du groupe Swatch.

Les associations entre constructeurs et manufactures

Les maisons horlogères ne se sont toutefois pas cantonnées aux simples pilotes et circuits. Les constructeurs y vont également de leurs collaborations. Il est vrai qu’ils ont en commun un savoir-faire mécanique. Bentley et Breitling se sont par exemple alliés pour offrir une montre en l’honneur de la somptueuse Continental GT ; pour un résultat bien éloigné de l’élégance de la sportive anglaise. Hublot, qui s’est heurtée à Rolex pour s’imposer comme le chronométreur officiel de la Formule 1, a fait de même avec Ferrari. La finalité demeure tout autant discutable. Avec un angle plus rétro, Frédérique Constant et sa sublime Healey, rendent un vibrant hommage aux petites anglaises éponymes, qui ont enchanté les amateurs de cabriolets pendant les Trente Glorieuses. Mentionnons enfin Chanel qui a décliné son incontournable J12 dans une version limitée Superleggera, du nom du châssis révolutionnaire imaginé par la Carrozzeria Touring dans les années 30 qui s’imposa dans la construction de nombreuses Aston Martin, Alfa Romeo, Lancia, Bristol, Lamborghini ou Ferrari.

Tant d’exemples qui illustrent la connivence entre automobile et horlogerie. Mais cette réalité pourrait finalement être cristallisée par un seul homme : Luigi Macaluso. Le charismatique CEO de Girard Perregaux, disparu en 2010, a contribué au succès inébranlable de cette maison largement bicentenaire, tout en s’adonnant à l’édification d’une impressionnante collection automobile. Celle-ci rassemble essentiellement des voitures de rallye mythiques, discipline dans laquelle il excella au début de sa carrière.

 

Une réflexion sur “Horlogerie et automobile : deux univers à la croisée des chemins

  1. Visiblement tu préfères les montres rétro (Healey) aux montres modernes (style carbone comme celle de Hublot et Ferrari). Ça ne m’étonne pas de toi !

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