
George Best et le mannequin Angie Lynn qui fut l’une de ses nombreuses compagnes, en pleine activité lors du passage du nord-irlandais en Californie.
Encore cet été, de nombreux footballeurs ont choisi de donner une nouvelle trajectoire à leur carrière en intégrant des équipes de championnats mineurs. Attirés officiellement par la découverte d’une culture nouvelle, il apparaît indéniable que la perspective d’un contrat alléchant rentre aussi en ligne de compte. Si ce phénomène, qui pose question en terme de challenge sportif, semble prendre une dimension de plus en plus importante, il convient de souligner qu’il n’est pas aussi récent que l’on pourrait le croire.
Précisons que l’on peut définir un championnat mineur comme un exercice se déroulant dans un pays riche ou en fort développement, dans lequel le football occupe culturellement une place faible, ce qui est par ailleurs mis en lumière par l’influence limitée de son équipe nationale. Les pays du Golfe, les « tigres asiatiques » ou encore les Etats-Unis répondent à ces critères.
Un phénomène impulsé aux Etats-Unis dès les années 70
Les seventies approchant, c’est de l’autre côté de l’Atlantique que s’ouvre une nouvelle place footballistique. Bien qu’il fasse peu d’émules, le « soccer » et ses franchises ambitieuses parviennent rapidement à attirer à grands coups de dollars, de prestigieux noms du football mondial en fin de carrière ou tout simplement tentés par la vie américaine.
C’est à partir de 1967 que l’on a pu voir les prémices du football s’installer sur le sol américain, avec la création de la United Soccer Association. Cette dernière est alors constituée de plusieurs entrepreneurs américains qui s’engagent à former des franchises dans le dessein de créer une ligue professionnelle. Et pour gagner du temps, ils décident d’importer directement des équipes entières issues d’Amérique Latine ou du « Vieux Continent ». Les Mustangs de Chicago par exemple, deviennent ainsi un simulacre du Cagliari Calcio. Ce sont alors des pointures telles que Roberto Boninsegna, Claudio Olinto de Carvalho dit « Néné » ou Comunardo Niccolai qui se retrouvent à défendre les couleurs de la cité phare de la house music.
L’année suivante, la USA et la NPSL (North Professional Soccer League), son adversaire, unissent leurs forces pour donner naissance à la NASL (North American Soccer League) en vue de conférer plus d’enjeux à la compétition.
A l’instar du rap, une opposition East / West va rapidement se constituer. Pour répondre à la démesure des Cosmos de New York qui intègrent dans ses rangs des joueurs tels que Pelé, Neeskens, Beckenbauer, Carlos Alberto ou encore le sulfureux Giorgio Chinaglia – sur lequel il serait intéressant de se pencher ultérieurement tant le personnage est haut en couleur – Los Angeles, avec sa franchise Aztecs, réplique en accueillant Johann Cruyff ou George Best.
- Arrivé aux Etats-Unis pour se refaire financièrement après quelques déboires avec le fisc espagnol, Johan Cruyff fit les beaux jours des Los Angeles Aztecs durant la saison 79-80.
- Avant de s’engager avec les Aztecs, le « hollandais volant » fit un essai avec les Cosmos de New York. On le voit ici poser aux côtés de Franz Beckenbauer ; son ennemi de toujours.
- George Best aimait le faste et les paillettes. Il a été servi à Los Angeles comme l’illustre ce cliché sur lequel il pose aux côtés d’Elton John. © Lynn Goldsmith/CORBIS
- Que ce soit à Manchester ou à Los Angeles, l’effervescence autour du « cinquième Beatles » est toujours la même.
Une mode américaine perpétuée ces dernières années grâce à l’avènement de la Major League Soccer en 1996, qui a réintroduit le football professionnel au pays de l’Oncle Sam. On peut ainsi voir des joueurs tels que Robbie Keane, Marco Di Vaio et Thierry Henry ; bientôt rejoint par Frank Lampard et David Villa, traîner leurs guêtres du côté de Los Angeles, Montréal ou New York.
Mais l’effervescence footballistique ne s’est pas arrêtée jusqu’à l’océan Pacifique…






