L’exil du footballeur, un phénomène pas si récent (Part. II)

Roberto Rivelino

Roberto Rivelino fut l’un des premiers à s’exiler dans les pays du Golfe en terminant sa carrière à Al Hilal, en Arabie Saoudite.

L’Asie, dernier eldorado en date

Les Etats-Unis ne sont plus seuls sur le marché des anciennes gloires et des noms ronflants. L’Asie est désormais la place forte de cette drôle de chasse.

Le Golfe Persique, fort de sa manne pétrolière et gazière s’est distingué en premier, attirant dans son escarcelle des joueurs tels que Roberto Rivelino dès 1978, puis des profils comme Gabriel Batistuta, Claudio Caniggia, Stefan Effenberg, Pep Guardiola ou Marcel Desailly au début des années 2000. Plus récemment, on a pu voir Raúl ou encore Fabio Cannavaro imiter leurs glorieux aînés. Pour autant, malgré tous ces efforts, les stades demeurent désespérément vides et l’engouement quasiment inexistant.

Plus récemment, c’est la Chine qui s’est positionnée. Si l’entreprise s’est avérée être un échec pour la plupart des clubs – on se souvient notamment de l’imbroglio politico-économique qui a touché le Shanghai Shenhua qui s’est retrouvé dans l’impossibilité de payer les salaires mirobolants promis à ses deux stars Nicolas Anelka et Didier Drogba – d’autres équipes ont véritablement grandi grâce à leur occidentalisation. C’est le cas du Guangzhou Evergrande, qui a remporté sa première ligue des champions asiatique la saison dernière. Et fort de la présence du célèbre entraîneur Italien Marcelo Lippi, l’équipe a même pu attirer cet été Alberto Gilardino et Alessandro Diamanti, deux anciens attaquants de la Nazionale. Un bon moyen de compenser le départ de sa star argentine Darío Conca, retournée à Fluminense.

 

Mais le dernier acteur en date, c’est l’Inde. Si le deuxième pays le plus peuplé du monde détient déjà son propre championnat professionnel depuis 1996 avec l’I-League, un projet plus ambitieux, l’Indian Super League, qui a vu le jour en 2013, a lancé sa première édition il y a tout juste quelques semaines. Celle-ci, inspirée de l’USA américaine entend populariser le football au pays du cricket en attirant de grandes stars mondiales avec des contrats courts mais lucratifs. Si certaines vraies vedettes ont répondu présent, on pense notamment à Robert Pirès, Fredrik Ljundberg, David Trézéguet, Nicolas Anelka ou Alessandro Del Piero – tout juste revenu d’Australie – ce sont surtout des seconds couteaux qui ont été débauché. Les noms de Joan Capdevila, David James, Eric Djemba-Djemba ou encore Bernard Mendy pour ne citer qu’eux n’ont rien d’oniriques. A noter que le dernier cité s’est toutefois immédiatement fait remarquer en « scorant » d’une magnifique reprise de volée acrobatique lors de son premier match. Son entraîneur, le sulfureux Marco Materazzi, n’a pas dû en revenir. A propos d’entraîneurs, on peut enfin souligner qu’un habitué des destinations dépaysantes a pris les reines de l’équipe de Goa. Il s’agit du « Pelé blanc », Zico, qui termina sa carrière de joueur au Japon aux débuts des années 90 avant de bourlinguer de la Russie au Qatar en passant par l’Ouzbékistan et l’Irak…

Mais le rêve induit par tout cet exotisme et ces contrats mirobolants n’est pas sans ombres au tableau…

Effenberg, Batistuta et Guardiola au Qatar

Stefan Effenberg, Gabriel Batistuta, « Pep » Guardiola ; c’est tout une génération qui se retrouve au Qatar au début des années 2000. © STR EFE

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