
© Land Rover
En sortant de ses chaînes de montage en janvier dernier, le dernier exemplaire de son Defender, Land Rover a mis fin à une légende qui aura contribué à la solide réputation de la marque sur tous les reliefs.
Le sang du franchissement dans les veines
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les britanniques entendent se doter d’un équivalent du Jeep Willys américain, qui s’est révélé incontournable sur nos routes d’Europe occidentale durant le conflit. Et c’est le vénérable constructeur Rover, par l’intermédiaire de son ingénieur Maurice Wilks, qui s’y colle en présentant le premier Land Rover durant l’année 1948.
Le Defender est incontestablement affilié à son aîné septuagénaire décliné en trois séries successives jusqu’en 1983, année où apparaissent les fameux Ninety et One Ten. L’appellation Defender n’arrive qu’en 1990 et reste attachée aux racines de ses devancières ; entre rusticité, fiabilité et simplicité de fabrication.
Toutefois, l’approche du XXIème siècle est compliquée pour le constructeur de Gaydon dont les finances sont exsangues. En 1994, c’est BMW qui vient à sa rescousse, avant de passer tour à tour entre les mains de Ford puis de l’indien Tata Motors, suivant le destin de son confrère Jaguar.
Une évolution qui a forcément généré des changements du côté du spécialiste du tout-terrain. Land Rover s’engouffre en effet – avec succès – dans la tendance premium insufflée par l’émergence des SUV durant les années 90. Le phénomène n’épargne pas le Defender qui gagne en confort tout en offrant une pluralité de configurations.
- Un Land Rover Defender 90 paré pour l’aventure.
- Defender Pick Up Simple Cab
- Dans sa version la plus allongée, le Defender 130 flirte avec les 5,2 mètres de long.
- Un Station Wagon 110 dans un de ses éléments favoris.
- Ligne épurée pour ce Defender 90 Hard Top.
- Un soin plus prononcé est désormais accordé à certaines versions du Defender.
Popularité et embourgeoisement
Fort de ses deux millions d’exemplaires écoulés et de sa présence emblématique au cinéma – il a encore eu le droit récemment à son moment de gloire dans Spectre -, le Defender jouit incontestablement d’une grande popularité. Mais ce ne serait que limiter ce dernier qu’à une seule de ses facettes puisque le massif engin peut dans le même temps se montrer aristocratique. Demandez plutôt à la couronne britannique, qui ne jure que par celui-ci pendant ses villégiatures au Château de Balmoral !
- Le Land Rover 88 est mis à l’honneur dans le film de Claud Lelouch – toujours avisé en matière d’automobiles – ‘L’Aventure c’est l’aventure’ (1972)
- Le Defender Pick Up a été largement musclé pour son apparition dans le dernier opus de la saga James Bond, ‘Spectre’.
- Le Defender est devennu indispensable pour de nombreuses organisations internationales, l’ONU en tête. © M. Torres
Malgré sa gentrification inévitable, ce processus ne semble toutefois pas avoir bafouer sa raison d’être : celle de franchir de la caillasse, de résister à une crue soudaine ou encore de tracter deux fois son poids. Et ce, malgré des motorisations qui peuvent sembler modestes en apparence ; du 4 cylindres 1.6 de 50 chevaux au V8 4.0i de 183 chevaux, en passant par les diesels TD4 et TD5 de 122 chevaux. Une authenticité mieux conservée que du côté du Classe G, qui va finalement disparaître. A tout jamais ? Peut-être pas, en attendant la concrétisation du concept DC100 présenté en 2011 au Salon de Francfort.
- Une noria de Land Rover pour un beau rassemblement généalogique.
- Le Land Rover DC100 Concept pourraît être appelé à combler le vide laissé par le Defender d’ici un ou deux ans.
- Pour saluer la brillante carrière de son anguleux tout-terrain, Land Rover a proposé trois éditions spéciales limitées chacunes à moins de 200 exemplaires. De gauche à droite : ‘Autobiography’ ; ‘Heritage’ & ‘Adventure’.











