
Fernando Alonso va tenter de renouer avec le glorieux passé de la collaboration entre Mclaren et Honda, symbolisée notamment par les MP4/5 et MP4/6, respectivement championnes du monde de Formule 1 en 1989 et en 1991 aux mains expertes d’Alain Prost et d’Ayrton Senna
En 2015, McLaren pensait retrouver la voie du succès en sollicitant à nouveau le constructeur japonais Honda en tant que motoriste. La première entente en Formule 1 entre les deux acteurs avait en effet accouché d’une aventure incroyablement prolifique avec pas moins de quatre titres pilotes et constructeurs glanés en seulement cinq saisons (entre 1988 et 1992). Hélas, la magie n’a cette fois pas opéré et les actuelles monoplaces façonnées par le duo, traînent désormais en fond de grille, bien loin des premiers rôles auxquels elles étaient habituées.
Pourtant, c’est bien l’écurie britannique qui est venue secouer le monde du sport automobile aujourd’hui avec une annonce surprenante : son retour dans l’arène des 500 Miles d’Indianapolis. Cette épreuve centenaire qui se déroule sur l’Indianapolis Motor Speedway, une piste relevée permettant des vitesses folles, s’apparente habituellement à une joute purement américaine bien qu’elle ait pu voir des constructeurs européens s’y imposer de manière sporadique. Peugeot, Delage, Mercedes dans les années 1910, Maserati au début de la Seconde Guerre mondiale, Lotus dans les années 60 – en imposant le moteur arrière dans la discipline – mais surtout McLaren, trois fois vainqueur de l’épreuve dans les années 70 avec le concours du vénérable motoriste américain Offenhauser, ont notamment inscrit leur nom au palmarès de la course.

Le pilote néerlandais Arie Luijendijka, vainqueur de l’édition 1990 des 500 Miles d’Indianapolis avec sa Lola-Chevrolet du Doug Shierson Racing Team, détient tous les records de vitesse de l’épreuve. Cette année-là, il remporte ainsi la course à 299 km/h de moyenne. Six ans plus tard, il réalise un tour à 385 km/h de moyenne lors des essais de l’édition 1996. Des performances inégalées depuis.
C’est donc au bon souvenir de ces quelques couronnes que l’écurie de Woking a décidé de s’associer à Andretti Autosport, équipe dirigée par Michael Andretti, fils de Mario – champion du monde de Formule 1 en 1978 et vainqueur des 500 Miles en 1969 –, par l’entremise de Honda, motoriste des deux entités. Un challenge particulièrement excitant pour Fernando Alonso, leader en fin de carrière de McLaren, qui a été suffisamment séduit par le projet pour faire l’impasse sur le Grand Prix de Monaco.
Une démarche qui induirait par ailleurs une diversification de la marque britannique au cours des prochaines années. Mansour Ojjeh, directeur du comité exécutif de McLaren, a ainsi laissé ouverte la possibilité d’une plus grande implication en Indycar voire même aux 24 Heures du Mans. Une épreuve déjà remportée par McLaren en 1995, grâce à sa fabuleuse F1 GTR.
C’est donc bien en s’inspirant de son riche passé que McLaren espère retrouver son rang prestigieux.

Johnny Rutherford et son équipe entourent la McLaren M16C numéro 3 victorieuse des 500 Miles d’Indianapolis 1974. Le pilote américain récidivait deux ans plus tard, toujours avec McLaren. La future Indycar de Fernando Alonso devrait par ailleurs, elle aussi, arborer la fameuse robe « papaye » chère à Bruce McLaren