
Scène de liesse inoubliable… © Turnley/Sipa
Voilà 80 ans, l’équipe de France se trouvait impuissante sur ses terres face à la Squadra Azzura mussolinienne.
Il y a 60 ans, les Bleus connaissaient leur première grande épopée internationale en Suède, emmenés par leur triplette Kopa-Fontaine-Piantoni – ce dernier, formidable ailier, qui nous a quittés le 26 mai dernier.
Il y a 40 ans, la « génération Platini » encore en gestation, l’équipe de France devait se contenter de renouer avec la Coupe du Monde après une longue période de disette ; seul fait remarquable, un troisième match de poule face à la Hongrie joué sous les couleurs d’un club argentin local, suite à un problème d’intendance.
Ce passage en revue des anniversaires du football français international nous arrête naturellement en 1998. Il y a 20 ans en effet, ce dernier écrivait la plus belle page de son histoire en remportant sa première Coupe du Monde, dans son antre de Saint-Denis, tout juste sorti de terre.
À titre personnel, il s’agit tout simplement de mes premiers souvenirs de football. J’identifie précisément le premier d’entre eux au match France – Espagne du 28 janvier 1998, qui marquait l’inauguration du Stade de France. Comme une promesse, c’est Zinédine Zidane qui débloquait ce soir-là cette partie glaciale.
L’impact de l’événement fut profond sur ma jeune personne, déjà happée par le magnétisme irrésistible de la sphère tannée. J’en veux pour preuves ces souvenances éparses :
– Intrigué par Cláudio Taffarel et ses Diadora jaunes et vertes en match d’ouverture contre l’Écosse (2-1)
– Nauséeux devant un indigeste Argentine – Japon (1-0)
– Ébahi face à l’extraordinaire Espagne – Nigéria (3-2) ponctué d’une « Arconada » d’Andoni Zubizarreta, d’un but phénoménal de Sunday Oliseh ou encore des prouesses techniques de Jay-Jay Okocha – qui allait éblouir le championnat de France quelques mois plus tard sous la tunique du Paris SG -, sans oublier les fameuses tresses vertes de Taribo West
– Déçu pour le Maroc joueur de Salaheddine Bassir et Mustapha Hadji, terrassé par le Brésil de Ronaldo et Rivaldo (3-0)
– Amusé par le « saut de crapaud » du légendaire mexicain Cuauthémoc Blanco, qu’il exhiba par deux fois à la vue de sud-coréens médusés (3-1)
– Séduit par le huitième de finale Argentine – Angleterre où le tout juste majeur Michael Owen se révéla à la face du monde, insuffisamment toutefois pour qualifier son pays (2-2, victoire argentine aux tirs au but)
– Conquis par le quart de finale Brésil – Danemark (3-2) qui fit souffler un vent de fête dans les rues de la Cité des Ducs
– Emballé par l’autre quart de finale opposant l’Argentine aux Pays-Bas qui vit la maestria incomparable de Dennis Bergkamp crucifier le malheureux Carlos Roa à la « gueule » inoubliable
Les souvenirs relatifs aux matchs de l’équipe de France demeurent naturellement bien plus prégnants encore que ces quelques bribes. C’est pourquoi je vous propose de revivre un peu plus en profondeur, chacune des étapes qui ont mené les Bleus jusqu’au sacre ultime, à l’aune de l’avancée dans la compétition des ouailles de Didier Deschamps cet été en Russie, pour ce Mondial 2018 à forte teneur symbolique.

Le début de l’apothéose : Zinédine Zidane prenant le dessus sur Leonardo pour crucifier une première fois Cláudio Taffarel, sous les yeux de Júnior Baiano, Christian Karembeu, Cafu et Roberto Carlos – caché par le poteau. La suite est connue… © AP