France – Afrique du Sud : la revanche d’un mal-aimé

12 juin 1998 – on ne sait encore quelle portée conférer à ce premier match des Bleus dans la compétition. La chaude ambiance du Stade Vélodrome qui accueille la partie est trompeuse ; le pays semble encore marquer une certaine indifférence vis-à-vis de l’événement.

À Marseille ce soir-là, le mistral est vivace. Rétrospectivement, on pourrait y voir le souffle victorieux qui allait emporter l’équipe de France jusqu’au terme de la compétition. Sur le moment, celui-ci paraît néanmoins bien moins porteur, pour la pratique du football à tout le moins. Le niveau technique n’est naturellement pas au rendez-vous, les approximations, nombreuses.

Un homme concentre d’ailleurs ces difficultés. Il s’agit de Christophe Dugarry, pourtant bien aguerri aux ambiances soufrées de l’enceinte marseillaise. L’homme est contesté de l’extérieur. La doxa médiatique l’a littéralement cloué au pilori, ne l’estimant pas légitime de figurer dans ce groupe, dont l’édification a déjà été secouée par la gestion maladroite des « six bannis ».

Non-titulaire, il est cependant amené à entrer rapidement en jeu à la place de Stéphane Guivarc’h, blessé. Ses premiers gestes attestent d’une grande fébrilité, laissant penser que l’acharnement dont il a pu faire l’objet a finalement eu raison de ses quelques qualités de footballeur – irrégulier, le natif de Bordeaux demeurait un technicien intéressant capable de coups d’éclat. Ce qu’il prouva finalement à la 35ème minute lorsqu’il propulsa le ballon dans les cages d’un Hans Vonk sorti hasardeusement. « Duga » n’eut en fin de compte besoin que de dix minutes pour faire taire ses détracteurs, ce que ne manqua pas de symboliser sa célébration grand-guignolesque.

De son côté, le sélectionneur Aimé Jacquet ne pensait sans doute pas être confirmé dans un de ses choix les plus décriés aussi rapidement dans la compétition. Car si le joueur de l’OM n’apportera pas grand-chose de plus les matchs suivants, se  claquant notamment dès le deuxième match, il aura eu le mérite de lancer le navire Bleu dans le grand bain de ce Mondial.

Parmi les « coups d’éclat » de C. Dugarry , ce but inscrit en 1/4 de finale retour de la Coupe UEFA 1996, qui permet aux Girondins de Bordeaux de s’offrir le Milan AC, reste le plus marquant.

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