Josef Masopust, un « chevalier du football » méconnu

Josef Masopust se voyant remettre son Ballon d'Or en 1962.

Il fut une époque où un relatif anonyme pouvait se voir décerner la récompense individuelle ultime pour tout footballeur : le Ballon d’Or. Celui de 1962, remporté par le tchèque Josef Masopust, disparu l’été dernier et qui aurait fêté ses 85 ans aujourd’hui, en est une probante illustration.

Durant cette année 1962, la Tchécoslovaquie effectue son plus beau parcours international en s’offrant une finale de Coupe du Monde à Santiago, au Chili. Une performance qui vient confirmer l’excellente troisième place qu’elle a ravi à l’équipe de France lors du premier Euro organisé deux ans plus tôt. Mais face à la dream team brésilienne qui peut compter sur son intraitable duo Garrincha – Vavá pour palier l’absence de Pelé, blessé dans les premiers matchs de la compétition, les joueurs de Rudolf Vytlačil ne peuvent rivaliser. Toutefois, l’un d’entre eux va sortir du lot en inscrivant l’unique but tchèque, il s’agit de Josef Masopust.

 

Un coup d’éclat qui a sans aucun doute pesé dans son sacre de Ballon d’Or, car le milieu de terrain natif de Střimice mène alors une carrière bien éloignée des projecteurs d’Europe de l’ouest en demeurant le pilier de son club de toujours, le Dukla Prague, sous la tunique duquel il joue près de 600 matchs jusqu’en 1968. Une année particulière pour le pays qui est ébranlé par le « Printemps de Prague », qui offre une éphémère bouffée d’oxygène aux habitants de cet asphyxiant satellite de l’URSS. Masopust en profite pour découvrir le football tel qu’il est pratiqué de l’autre côté du « Rideau de fer » et termine sa carrière au sein de l’équipe belge du Crossing Molenbeek. Si cette ville de la banlieue bruxelloise est tristement connue aujourd’hui, associons-la, pour rester dans la sphère footballistique, à Franky Vercauteren, star des Diables Rouges, qui fit également les beaux jours du FC Nantes dans les années 80, dont c’est la ville natale. La carrière d’entraîneur de Masopust qu’il poursuit dans la foulée, ne connut pas une trajectoire comparable, s’achevant sur un échec au poste de sélectionneur de la Tchécoslovaquie durant cette même décennie.

 

Affublé du surnom quelque peu pompeux de « Chevalier du football », Josef Masopust
était une personnalité discrète, affable et appréciée des personnes qui ont pu le rencontrer. Michel Platini loua notamment sa créativité sur le pré autant que son élégance en dehors des terrains.

Considéré comme le plus grand joueur de l’Histoire de la République Tchèque, malgré une certaine concurrence contemporaine – on pense notamment à Pavel Nedvěd ou encore Petr Čech – le génial milieu de terrain aura eu le temps de voir la statue qui a été érigée en son honneur en 2012 devant le Stadio Juliska de Prague, théâtre de ses prouesses.

Josef Masopust soulevant cette fois une flûte de champagne lors d'une cérémonie.

 

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