Nico Rosberg, de champion à véritable retraité ?

Nico Rosberg à bord de sa Mercedes AMG F1 W07 Hybrid

Nico Rosberg à bord de sa Mercedes AMG F1 W07 Hybrid numéro 6

Tout juste couronné à Abu Dhabi le week-end dernier, Nico Rosberg vient d’annoncer qu’il se retirait des circuits de Formule 1. Un choix de quitter la discipline reine par la grande porte qui n’a rien d’une première dans l’histoire de ce sport.

La décision du sympathique pilote germano-finlandais a de quoi surprendre. À trente et un ans, on est en droit d’imaginer qu’il en avait encore sous la pédale. Cependant, certainement éprouvé par son intense duel avec son coéquipier Lewis Hamilton tout au long de la saison, Nico Rosberg a pris conscience qu’il avait atteint le firmament de sa carrière, le tout, avec une monoplace hégémonique qui n’a rien à envier à ses devancières des années 50 : les « flèches d’argent ».

Tirer sa révérence au sommet peut donc sembler intelligent en vue de conserver une image glorieuse. Un choix adopté par quelques grands champions de la discipline au fil des décennies.

  • Mike Hawthorn (1958)

Champion du monde 1958 avec la Scuderia Ferrari, le britannique, célèbre pour mener ses bolides un noeud papillon noué autour du cou, faisait partie de ces pilotes qui pouvaient jongler entre deux et quatre roues. Un accident de la route à bord de sa Jaguar un an après ce sacre, l’empêcha toutefois de profiter de sa retraite. Une histoire avec la marque au félin qui fut macabre pour lui. C’est en effet sa Jaguar Type-D qui fut impliquée dans le terrible drame qui marqua les 24 Heures du Mans 1955.

  • Jochen Rindt (1970)

Le regretté autrichien n’eut tout simplement pas le temps de savourer son retrait des circuits, qu’il avait promis à sa compagne une fois le titre mondial conquis. F&G était revenu il y a plus d’un an sur le destin de ce pilote étincelant.

  • Jackie Stewart (1973)

L’écossais cumula trois couronnes avec Matra (1969) puis Tyrell (1971 & 1973) au cours de sa riche carrière. Figure charismatique des paddocks, Jackie Stewart se retira des circuits après cet ultime sacre, assombri par la disparition de son coéquipier et ami François Cevert. Resté impliqué dans la discipline, il oeuvra notamment dans le renforcement de la sécurité sur les circuits.

  •  Nigel Mansell (1992)

Alors que le britannique moustachu s’offre une couronne incontestable cette année-là à bord de sa Williams FW14B, son écurie ne trouve rien de mieux que de gratifier cette performance en lui imposant une baisse de salaire pour l’exercice suivant. Un affront insupportable pour ce personnage caractériel, qui se retire immédiatement du plateau F1 pour se lancer de l’autre côté de l’Atlantique en CART. À la suite de quelques probants résultats, Mansell fait finalement son retour chez Williams au cours de l’année 1994, suite à la dramatique disparition d’Ayrton Senna.

  • Alain Prost (1993)

Renault, McLaren, Ferrari, Williams, partout où le « Professeur » passa, il brilla et fit retentir La Marseillaise sur les podiums du monde entier. Mais c’est avant tout en 1993 que le pilote français réalisa le tour de force de sa carrière. Poussé en retraite forcée à l’issu de son divorce avec la Scuderia, Alain Prost revint en 1993 et s’adjugea un quatrième titre mémorable malgré une ambiance délétère instiguée tant par les commentateurs que par la direction de l’écurie Williams. Consultant auprès de médias ou de politiques mais aussi dirigeant d’écurie – Formule 1 et Formule E -, l’après-carrière d’Alain Prost est restée liée au sport automobile.

Quel avenir pour Nico Rosberg ?

Plusieurs exemples, et non des moindres, pourrait inspirer et laisser présager de la suite de la carrière du lauréat 2016.

Tout d’abord celui de son père Keke, champion du monde 1982, qui s’essaya à la catégorie sport (Peugeot) et au grand tourisme (Mercedes-Benz) dans les années 90.

Plus récemment, on peut évoquer le cas du finlandais Kimi Räikkönen, qui se lança en 2010 en Rallye WRC avec Citroën, après avoir été champion du monde de Formule 1 en 2007. Une expérience qui ne l’empêcha pas de réintégrer l’élite du sport automobile deux années plus tard.

Alors Nico, à bientôt ?

Nico Rosberg et son champion du monde de père lors du grand prix du sacre à Abu Dhabi il y a quinze jours

Abu Dhabi, novembre 2016 : Nico Rosberg, chronographe IWC au poignet, partage un moment avec son champion du monde de père, fidèle à ses Ray Ban Outdoorsman, avant le GP du sacre.

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