Pebble Beach 2021 : les étoiles filantes dans la brume californienne

Pebble Beach était sous la grisaille pour cette édition 2021, ce qui n’a en rien terni les festivités, comme en atteste le niveau encore élevé des ventes réalisées par les trois grandes maisons qui se partagent ces terres californiennes à cette époque de l’année.

On se souvient qu’en 2019, RM Sotheby’s avait touché le gros lot avec une McLaren F1 LM de 1994 qui s’était envolée pour près de 20 millions de dollars. Bien en a pris à Gooding & Company qui dans ce sillage, est allée dénicher pour l’occasion une remarquable McLaren F1 – dans sa version plus « conventionnelle »- qui a cette fois franchi ce palier symbolique (20 465 000,00 $ pour être précis).

On sait ce modèle déjà mythique malgré son petit quart de siècle. Sa motorisation superlative, ses trois places à l’avant, son nom tout droit issu des circuits de la discipline reine lui ont permis de tirer son épingle du jeu au milieu de quelques-unes des plus fabuleuses supercars de l’histoire automobile qui s’affrontaient durant la décennie 90, de la Ferrari F50 à la Bugatti EB110 en passant par la Jaguar XJ 220.

En parallèle, il se trouve que les enchérisseurs – pourtant nombreux – ont largement battu froid à l’égard des véhicules de course. La liste des exemplaires entrant dans cette catégorie laissés sur le carreau est tout bonnement déconcertante et se suffit pour illustrer le phénomène : Ford GT 40 Mk.I et Mk.IV, Porsche 917K, 934/5, 935 K3, 956, 962, 911 RSR, Ferrari BB512/LM, Jaguar Type-D, Bentley 4-1/2 Litre Blower, Porsche 550 Spyder, Alfa Romeo Tipo 8C, Maserati 200 SI, Mercedes-Benz CLK-GTR… une litanie de noms qui renvoie tout simplement aux plus grands moments du sport automobile au travers des décennies !

Une réserve qui pourrait tout à la fois s’expliquer par le fait que l’automobile ancienne se trouve tout d’abord ceinte d’une puissante vague spéculative – qui entoure également l’horlogerie par exemple – au détriment d’une dimension patrimoniale et passionnelle pourtant intrinsèque à ce secteur.

Acquérir une pièce de course est en effet tout sauf une affaire bien juteuse. Outre des cotes très élevées, le rapport utilisation / coût d’entretien se montrer naturellement défavorable. Et dans ces temps incertains, « s’embarrasser » d’une source de contraintes telle paraît – d’un point de vue utilitariste – tout à fait déraisonnable. Face à ce constat, la supériorité apparente de l’émoi suscité par les courbes ondulantes d’une Type-D, les proportions parfaites d’une GT40 ou encore la ligne extravagante d’une CLK-GTR et le tressaillement provoqué par les vocalises des 12 cylindres à plat des 917 K et BB512/LM n’y peuvent apparemment plus rien.

Résultats des ventes

Logo RM Sotheby's

RM Sotheby’s : les onze meilleures ventes

  1. Lot 120 : ASTON MARTIN DB4 GT Zagato (1962) : 9,520,000 $
  2. Lot 234 : FERRARI 268 SP Fantuzzi (1962) : 7,705,000 $
  3. Lot 238 : FERRARI 275 GTB Competizione (1966) : 7,705,000 $
  4. Lot 331 : FERRARI 250 GT LWB Berlinetta « Tour de France » (1958) : 6,000,000 $
  5. Lot 245 : SHELBY Cobra 289 Works (1963) : 4,130,000 $
  6. Lot 243 : FERRARI F50 (1995) : 3,965,000 $
  7. Lot 352 : FERRARI 166 MM Spider Series II (1953) : 3,855,000 $
  8. Lot 113 : ASTON MARTIN DB4 GT Lightweight (1959) : 3,855,000 $
  9. Lot 254 : FERRARI F60 America (2016) : 3,635,000 $
  10. Lot 339 : PORSCHE 911 R (1968) : 3,360,000 $
  11. Lot 316 : FERRARI Enzo (2003) : 3,360,000 $

Quelques belles laissées-pour-compte (estimations en italique)

  • Lot 328 : PORSCHE 917 K (1970) : 16,000,000 – 18,500,000 $
  • Lot 337 : FERRARI 410 Superamerica Coupe Series III (1959) : 6,000,000 – 8,000,000 $
  • Lot 110 : JAGUAR Type-D (1955) : 5,500,000 – 7,000,000 $
  • Lot 342 : PORSCHE 956 Group C (1983) : 4,500,000 – 6,000,000 $
  • Lot 230 : PORSCHE 550 Spyder (1955) : 3,800,000 – 4,200,000 $
  • Lot 258 : ALFA ROMEO Tipo 8C 35 (1935) : 3,000,000 – 4,500,000 $
  • Lot 321 : FERRARI 512 BB/LM (1981) : 3,000,000 – 3,500,000 $
  • Lot 239 : PORSCHE 911 Carrera RSR 3.0 IROC (1974) : 1,800,000 – 2,100,000 $
  • Lot 262 : PORSCHE 935 K3 (1977) : 1,700,000 – 2,000,000 $
  • Lot 240 : CADILLAC V-16 Convertible Phaeton (1930) : 1,500,000 – 1,800,000 $
  • Lot 219 : PORSCHE 962 IMSA GTP (1986) : 900,000 – 1,100,000 $
Logo Gooding & Company

Gooding & Company : les dix meilleures ventes

  1. Lot 29  : MCLAREN F1 (1995) : 20,465,000 $
  2. Lot 36 : FERRARI 250 GT LWB California Spider Competizione (1959) : 10,840,000 $
  3. Lot 133 : BUGATTI Type 35B Grand Prix (1929) : 5,615,000 $
  4. Lot 137 : FERRARI 250 GT Series I Cabriolet (1958) : 4,405,000 $
  5. Lot 122 : DUESENBERG Model J Disappearin-Top Convertible Coupe (1930) : 3,965,000 $
  6. Lot 21 : FERRARI 275 GTB/4 (1967) : 3,662,500 $
  7. Lot 143 : ASTON MARTIN DB4 GT (1961) : 3,305,000 $
  8. Lot 48   : MERCEDES-BENZ 300 SL Roadster (1956) : 3,085,000 $
  9. Lot 118 : STUTZ 4E Bearcat (1914) : 2,920,000 $
  10. Lot 10  : FERRARI F40 (1992) : 2,892,500 $

Quelques belles laissées-pour-compte (prix de réserve en italique)

Logo Bonhams

Bonhams : les dix meilleures ventes

  • Lot 34 : MERCEDES-BENZ 26/120/180-S-Type Supercharged Sports Tourer (1928) : 5,395,000 $
  • Lot 49 : TALBOT-LAGO T26 Record Sport Cabriolet Décapotable Figoni & Falaschi (1948) : 1,875,000 $
  • Lot 56 : FERRARI 212 Europa Cabriolet Ghia (1952) : 1,820,000 $
  • Lot 69 : MERCEDES-BENZ 300 SL Gullwing (1955) : 1,710,000 $
  • Lot 62 : ALFA ROMEO Tipo 33 TT 12 Campari (1974) : 1,677,000 $
  • Lot 40 : FERRARI F40 (1992) : 1,600,000 $
  • Lot 46 : SHELBY Cobra 427 (1966) : 1,050,000 $
  • Lot 65 : SHELBY Cobra 427 (1966) : 995,000 $
  • Lot 96 : RILEY MPH Sports Two-Seater (1934) : 976,500 $
  • Lot 84 : ASTON MARTIN DB5 (1965) : 874,000 $

Laisser un commentaire